Rodolphe Roubet, un homme au service de son département

« Pour ne pas trahir les espérances de nos mandants, pour être des administrateurs dignes de l’époque actuelle, prenons comme mots d’ordre : réaliser et reconstruire et ainsi nous contribuerons pour notre part à l’instauration d’une République sociale qui conduira notre patrie vers la liberté, la paix et le bonheur ».

Discours du président Roubet lors de la session du Conseil général du 29 octobre 1945

Clairacais de naissance et de cœur

Après l’obtention de son brevet élémentaire, Rodolphe Roubet suit les traces de son père en choisissant le travail de la terre.

Pendant la Première Guerre mondiale, en septembre 1917, il est incorporé au 18ème régiment d’artillerie de campagne d’Agen, avant d’être réformé pour raisons de santé.

C’est dans sa commune de Clairac qu’il fait ses premiers pas en politique, d’abord comme secrétaire d’un comité de soutien à la liste d’action démocratique et sociale, puis en 1927 comme secrétaire de la section socialiste affiliée à la SFIO.

En 1929, à l’âge de 34 ans, il est élu maire et reconduit dans ses fonctions en 1935. Ses mandats sont, entre autres, marqués par l’électrification de la commune, l’adduction d’eau potable, la modernisation de la voirie urbaine et rurale, et le regroupement de l’école.

Socialiste militant, il est membre de la section locale où il crée, en juillet 1936, un comité local de Front populaire. Sous son égide, Clairac devient un lieu privilégié de rassemblement du parti : entre 1937 et 1939 un meeting, une réunion du congrès et une fête annuelle se déroulent.

Fidèle à ses idées

1941-1944

Après sa destitution par le gouvernement de Vichy de son mandat de maire le 12 février 1941, Rodolphe Roubet se tient en retrait de la vie politique ; il est nommé syndic local de la corporation paysanne.

Pour autant, il ne renonce pas à ses idées socialistes et distribue des exemplaires du journal clandestin Le Populaire pour le compte d’un mouvement de résistance socialiste.

Arrêté le 20 mars 1944 par la Milice suite à une dénonciation, il est jugé par la section spéciale d’Agen en compagnie de ses camarades Roger Trilla et Maurice Sampy. Condamné à une peine de quatre mois d’emprisonnement, il est incarcéré à la maison centrale d’Eysses à compter du 2 juin 1944.

Libéré par le maquis en juillet 1944, il est aussitôt réintégré dans ses fonctions de maire de Clairac.

Au service des Lot-et-Garonnais

À la Libération Rodolphe Roubet est à nouveau très actif tant sur le plan professionnel que politique.

 En tant qu’expert agricole, il est sollicité dès septembre 1944 par le comité départemental de libération (CDL) qui le nomme à la commission paysanne. Cet agriculteur moderne est porté par ailleurs à la présidence de la fédération départementale des planteurs de tabac, poste qu’il occupera jusqu’en 1966.

 Mais surtout il se consacre à l’administration de sa commune, et de son canton. Tête de liste de la SFIO, il devient en 1945 le premier président socialiste du Conseil général de Lot-et-Garonne. Avec l’appui des différents partis et mouvements de gauche, il conduit une politique qu’il qualifie lui-même de « République sociale ».

Il laisse en 1949 la présidence et remplit son dernier mandat de conseiller général du canton de Tonneins.

En 1959, il se retire de la vie politique mais demeure jusqu’à sa disparition en 1994 un observateur avisé de la vie communale et agricole.